Le premier pylône et la première cour
Le premier pylône, dans un état de ruine avancé, était à l’origine, l’accès principal du temple. Sa façade orientale est effondrée et une importante partie de son parement a disparu. Sur sa petite face nord, un escalier permettait d’accéder au sommet. La façade occidentale est en revanche mieux conservée. Elle est ornée principalement de scènes relatant les différents épisodes de la bataille de Qadesh durant laquelle les armées de Ramsès II affrontèrent les Hittites et leurs alliés, en l’an 5 du règne. Ce conflit armé déboucha, en l’an 21, sur un traité de paix, le premier documenté de l’Histoire, assurant alliance et amitié entre les deux pays. Une partie de ce texte subsiste sur le mur nord-est du « deuxième pylône ».
Deux portiques, l’un au nord avec des statues du roi, en costume des vivants, adossées à des piliers ; l’autre au sud avec une double rangée de colonnes campaniformes, fermaient latéralement la première cour (PCR). À l’ouest, un escalier axial menait à la deuxième cour, par une porte aujourd’hui entièrement détruite, dont le linteau était couronné d’une frise de babouins figurés dans l’attitude de l’adoration. Une reconstitution partielle de cet ensemble est exposée aujourd’hui à droite de l’escalier.
Au sud de l’escalier, deux imposants colosses en granite rose d’Assouan, débités et abattus au cours des premiers siècles de notre ère, représentaient le roi et sa mère, assis. Celui de Ramsès II divinisé, « Soleil des Princes », mesurait 18 m de haut et pesait plus de 1000 t, tandis que celui de Touy était de taille inférieure (9 m). Le grand colosse faisait l’objet d’un culte, ainsi que le montrent les bases de colonnettes d’un édicule, devant le piédestal. Le remontage partiel du colosse de Touy a été entrepris, à partir de plusieurs fragments jointifs.
Christian LeblancMonique Nelson
Bibliographie
- Ch. Leblanc et alii. Le Ramesseum. Les piliers «osiriaques». Volume IX-1. Introduction; commentaires généraux ; étude archéologique et relevés épigraphiques ; indices, notes et planches. Collection Scientifique du Centre d’Étude et de Documentation sur l’Ancienne Égypte. Le Caire 1980. [230 pp. + 120 pl.].
- Ch. Leblanc, « Les sources grecques et les colosses de Ramsès-Rê-en-Hekaou et de Touy, au Ramesseum ». Memnonia, tome IV/V, Le Caire 1994, pp. 71-101, fig. 1-3 et pl. XVI-XX.
- Ch. Leblanc, « Ousermaâtrê Setepenrê “Soleil-des-Princes”. À propos de l’étude d’un apprenti-sculpteur ramesside ». Ramesside Studies in Honour of Kenneth A. Kitchen. Liverpool-Bolton 2011 (M. Collier and S. Snape éd., Rutherford Press), pp. 293-300, et fig. 1-7.